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Alice et les Pickpockets

Au début des années 80, tout un courant se dessine, qui prend le rock avec distance tout en jouant avec ses clichés et retrouve le culte de l'éphémère. Telle est la conviction de ceux qui cherchent à meubler le vide de l’après-punk comme Alice et les Pickpockets qui avaient pourtant tout prévu : le nom, la pose moderniste, les photos et un casting presque complet…

L'auteur de l'article
Alice et les pickpockets
Photo : collection personelle

Dijon. La citée des ducs de bourgogne. Agnès Poirier (chant et guitare), Michel Pourcelot (guitare), Christian Dezert (basse) et Watson (batterie) évoluent dans une petite formation de rock local. Ce sont Alice et les Pickpockets.

Une appellation tirée du roman Alice et le Pickpocket qui est signé du nom de plume collectif Caroline Quine et paru dans la collection Bibliothèque Verte de Hachette. Alice Roy, jeune détective de choc, est une héroïne emblématique de la littérature jeunesse

Ce sont des jeunes gens au goûts très sûrs qui se revendiquent du Velvet Underground, des Modern Lovers, de Roxy Music et plus généralement de tout ce qui est en marge durant la décennie. Pour toute trace de leur existence ils laissent un seul enregistrement : Sideral Girl.

« Sideral Girl » extrait de la compilation cassette « Les électriques »

Si on peut admettre ses faiblesses, le son plat, les arrangements maigrelets, le côté linéaire, Sideral Girl est aussi ce petit truc catchy, accrocheur en diable d’à peine plus d’une minute. Plein de promesses.

Agnès et Michel tirent un trait sur leur groupe et quittent la Bourgogne en 1979 pour Strasbourg. Ils découvrent la scène locale et suivent assidument Flash Gordon. Des connections se créent et le besoin d’être à nouveau actif devient vite prégnant.

Ils ont un nom, des chansons et cherchent de nouveaux partenaires ? Il y a des affinités de goûts avec Marianne Seszny. Elle serait parfaite pour la batterie. Son ami, Claude Prat, pourrait peut-être les rejoindre à la basse. Problème : Marianne n’a pas de batterie !

En attendant, Claude prend des photos et travaille sur un projet d’affiche. Las, la carrière strasbourgeoise de Alice et les Pickpockets en reste là parce que Marianne a trop tardé à se procurer sa batterie et parce que Agnès et Michel sont déjà en partance pour Paris.

En ce début des années 80, les groupes se font et se défont, on change d’instrument comme de chemise, chacun joue avec tout le monde. Dans le culte de l’instant. Au gré des affinités. Au gré des saisons aussi car l’été est souvent fatal à la survie d'un groupe.

Note :