Les Fizzy Scalps se matérialisent en 1980 autour de Serge Schmitt (chant et synthétiseur) et Éric Benedetti (guitare et chant). Le bassiste et le batteur d’origine sont très vite remplacé par Jean-Philippe Klein (ex Skol, basse et claviers) et une boîte à rythmes.
Le trio se fait la main sur des reprises de Gang Of Four ou de Killing Joke et entreprend une campagne intensive de bombage sur les murs de la ville. L’initiative porte ses fruits. Le nom intrigue et commence à circuler sous le manteau. Mais qui sont ces scalps gazeux ?
Ils commencent par se dévoiler dans les studios de FR3 pour enregistrer une session destinée à l’émission de Sylvie Demange et Guy Wach sur Radio France Alsace. Reste encore à savoir de quoi il en retourne vraiment.
Le 31 mai 1982, au Kiproko, ils jouent devant une assistance mitigée en raison de la sonorisation qui laisse également le chroniqueur de Groupie sur sa faim : […] j’ai quand même bien aimé l’aspect sombre et lancinant de leur musique… je viendrais au prochain…
Le 1er juin, les Fizzy Scalps sont programmés dans une journée évènement organisée par des musiciens et des artistes visuels dans un squat ouvrier à l'ancienne usine Alsatia de Bischeim. Encore une fois, des soucis techniques leur portent préjudice.
Cette journée happening qui mélange la musique, la peinture et la vidéo leur donne néanmoins l’occasion de se montrer aux côté d’une nouvelle génération de formations émergentes comme Monoplano ou The Asociated Toxiques.
Des groupes qui distillent l’angoisse dans une musique froide et qui pratiquent une utilisation des synthétiseurs à mille lieues des conventions populaires que respectaient peu ou proue jusque-là les groupes de rock. Malgré tout, la guitare de Éric Benedetti fait mouche.
Avec le recul, je me rend compte de son influence et de sa capacité à improviser, qui, il faut bien le reconnaitre, était notre première qualité.
Toujours en 1982, le 21 août, ils sont à l’affiche du festival de Nidernai en compagnie de Memphis Slim avec tous autres cadors de la scène strasbourgeoise que sont les Têtes Brûlées, Drinks, Skol, New Blue Caps et Silvertrain.
En 1984, Guy Wach propose aux Fizzy Scalps d’enregistrer deux titres destinés à la compilation Fire! Rockele. Si le résultat ne restitue pas vraiment le son du groupe sur scène, il n’en demeure pas moins que celui-ci tire brillamment son épingle du jeu.
Sous-titré Ils sont alsaciens, ils habitent l’Alsace… ils étaient de passage dans les studios de Radio-Alsace…
, le disque propose cinq groupes du crû. Petit détail : les deux titres des Fizzy Scalps sont intervertis sur le recto de la pochette et ainsi que sur les macarons.
La mélodie mélancolique de Il y a longtemps se tord sur la boîte à rythmes et s’agrippe à la basse qui zig-zague sans cesse puis se déchire sous les étreintes des contrepoints de synthétiseurs. Une musique envoûtante pour poètes esthètes, pour dandys maladifs.
Si la formule est identique sur Quand le temps passe, les staccatos rageurs de la guitare mènent cette fois-ci la danse et donnent une idée de l’impact scénique d’un groupe dont les complaintes peuvent aussi franchir la banquise cold-wave.
Les Fizzy Scalps sont la preuve que des évènements essentiels se déroulent à Strasbourg à une échelle malheureusement trop réduite depuis le début des années 80. Las ! la tragique disparition de Éric Benedetti met un point final à l'existence du groupe.
Composition du groupe
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Fizzy Scalps
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Serge Schmitt chant et synthétiseur
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Éric Benedetti guitare
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Jean-Philippe Klein Pilou basse
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Discographie
- Fire! Rockele
- LP, Radio Alsace, RA 84002, 1984
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